Ukraine 2023

(Publié le 10/02/2023)
Chère lectrice, cher lecteur,
Je vous publie cet article suite à la visite, ce mercredi 8 février, de Volodymyr Zelensky à Paris. Après un passage à Londres, et avant un autre à Bruxelles, le président ukrainien a continué de demander de l'aide à différents pays, et à l'Union Européenne, pour se renforcer militairement et pouvoir combattre la Russie. Cette idée va défendre l'idée qu'il faut refuser à l'Ukraine de trop se renforcer militairement, et seulement continuer à résister à la Russie.
Un court passage pour rappeler que l'Ukraine a subi l'invasion de la Russie le 24 février 2022, il y a quasiment un an, et le conflit semble hélas sans fin. Vladimir Poutine a attaqué pour défendre deux régions ukrainiennes, pro-russes, accusant une « junte nazie » d'y commettre un génocide : personnellement je considère cette accusation comme farfelue ; et je pense que la Russie est contre l'idée que l'Ukraine intègre l'OTAN, pour éviter d'avoir les Etats-Unis aux portes de son pays, et est passée à l'offensive pour intimider cette demande d'intégration de la part du gouvernement ukrainien, et en profiter pour récupérer deux régions pour son pays.
En premier lieu, je conçois qu'il a été normal d'apporter notre soutien à l'Ukraine au début du conflit : c'est comme si on voit quelqu'un se faire malmener dans la rue par un autre, on a tendance à prendre le parti de l'agressé. Donc envoyer des équipements, des ressources, pour aider le peuple ukrainien à se remettre des bombardements et résister à la Russie a été logique. La Russie est l'agresseur. Au passage, je dissocie l'état des citoyens russes : ces derniers sont divisés concernant l'action de leur pays, et ne sont pas soumis à la même liberté d'expression que nous avons en France (et que nous devons impérativement préserver dans notre pays). Cependant, ce n'est pas en armant davantage l'Ukraine, et donc en continuant d'affirmer notre position de cobelligérant (car à partir du moment qu'on aide l'Ukraine, on a pris position dans ce conflit) que cette guerre s'arrêtera un jour. Une guerre se démarre, mais une guerre ne se gagne pas : on se contente d'avoir le moins de pertes possible, mais on perd à la finale quoi qu'il arrive. Ains aider le peuple ukrainien à maintenir leur pays est du bon sens, et l'aider à résister à l'envahisseur russe également (c'est une mission humanitaire), mais jusqu'où doit se porter notre aide ?
Car, effectivement, la question fondamentale qu'on doit se poser est : doit-on aider l'Ukraine à simplement résister, ou plus ? Je pense que nous devons les aider à tenir, à résister, mais pas à riposter. Aider les ukrainiens à pouvoir contre-attaquer pourrait faire définitivement basculer ce conflit en une guerre mondiale, et tout le monde y perdrait assurément.
« L'Europe demeurera libre tant que nous serons ensemble, et nous tenons tous à notre Europe » ainsi que « Nous nous défendons, nous vous défendons » a déclaré le président ukrainien devant le parlement européen : ces propos sont scandaleux et sans aucun sens. Vladimir Poutine a montré qu'il voulait récupérer les régions pro-russes du Donbass, et marquer un territoire neutre entre sa Russie et l'OTAN. Donc non, la Russie ne menace pas l'Europe. Bon, bien évidemment, la Russie serait très perdante si elle attaquait l'Europe, mais depuis un an que notamment l'Union Européenne arme l'Ukraine, et lui apporte son soutien, elle a eu diverses opportunités de frapper l'Europe et ne l'a pas fait. Donc non, la Russie ne compte pas attaquer l'Europe, nous n'avons donc pas l'urgence de nous soulever pour la défendre. Il faut déjà avouer que les citoyens des différents pays tiennent à leur pays avant de tenir à l'Europe : j'ai une nationalité, une patrie, elle est mon identité, et elle est plus importante que l'Europe. Donc la France, par exemple, a un intérêt supérieur à l'Europe pour une grande partie des français. De ce fait nous devons protéger la France en premier lieu, et l'Europe ensuite. Et pour protéger notre pays, notre continent, il ne faut absolument pas que l'Ukraine soit renforcée d'armes qui pourraient lui permettre de frapper la Russie : si ça arrive, la Russie regardera la provenance des armes qui frappent son territoire, son sol, et alors ça sera l'escalade.
« Si l'Ukraine tombe, c'est votre mode de vie qui disparait » : alors là c'est complètement lunaire. Sans manquer de respect aux ukrainiens, si leur pays devait perdre la guerre et rallier la Russie, ça ne changerait absolument rien à notre mode de vie : d'une part parce que nous subissons une inflation qui nous pousse à réfléchir à comment survivre au quotidien, ce qui nous place loin des préoccupations internationales ; et d'autre part l'Ukraine vu que Vladimir Poutine ne compte pas attaquer l'Europe entière, notre mode de vie ne disparaitra pas. Pour ce qui est des produits que l'Ukraine exporte, théoriquement, rien n'empêche aux pays européens de prendre en charge la production pour éviter une pénurie (au moins sur le plan alimentaire). De plus, avec la population mondiale qui augmente, augmenter les terres cultivables et la production de céréales semble être fondamental pour le bien humain : malheureusement, cette idée ne semble pas à l'ordre du jour pour nos « élites » ...
« Des munitions, de l'artillerie, des missiles, des véhicules, des systèmes de défense » : le président ukrainien a réalisé diverses demandes auprès de l'Union Européenne, notamment des avions de chasse, des missiles à longue portée, et des chars. Toutes ces demandes pour défendre l'Ukraine, ou en prévision d'une attaque contre la Russie ? Nous ne pouvons pas nous permettre de répondre positivement à ces demandes, pour deux raisons fondamentales : d'une part si des armes européennes frappent la Russie, comme mentionné avant, alors la riposte concernera toute l'Europe et alors oui, notre mode de vie sera menacé ; et d'autre part, et la plus importante, il est totalement irresponsable de suréquiper à ce point l'Ukraine. Petit à petit elle pourrait devenir la première puissance militaire du monde quasiment ; et si son dirigeant est quelqu'un de fou et décide d'aller plus loin que la Russie, ou même de se retourner contre une partie de l'Europe, nous aurons armé un futur agresseur.