Je suis Danielle

- Alors, tu viens ?
Paul est en train de vivre une aventure bien plus folle que ce qu'il a pu rêver jusqu'à présent : Danielle, sa superbe voisine, est totalement nue, en train de se rincer les cheveux, et l'a invité à la rejoindre. Il se déshabille en toute hâte et entre dans cette grande douche à l'italienne. Alors que Danielle, qui a pris du gel dans ses mains, commence à lui masser les épaules, il l'attrape par la taille et l'embrasse dans le cou. Sous cette eau chaude et agréable, qui coule sur leurs corps entremêlés, c'est un moment de bonheur parfait. Elle lui fait des baisers sur le torse et se baisse, au fur et à mesure qu'elle étale le gel en descendant le long de son dos, jusqu'à atteindre le haut des fesses. Paul, surexcité par ce qu'elle fait, vit l'érection la plus forte de sa vie. Il pose son dos et ses mains contre le carrelage, et la laisse lui pratiquer une fellation. C'est doux et voluptueux : chaque pression des lèvres, chaque coup de langue donne la sensation de s'envoler vers le paradis. Cette sensation est bien meilleure que ce qu'il a connu par le passé, aussi bien quand il avait eu sa première éjaculation en fantasmant sur les gros seins d'une caissière de supermarché, ou encore quand il s'était masturbé dans un gant rempli de coquillettes chaudes. Alors qu'elle lui masse les fesses en même temps elle s'arrête, d'un coup, et le regarde droit dans les yeux pour lui dire un mot tendre.
- Dis donc, ça pue, tu pourrais faire attention à ton hygiène !
Ils finissent de se laver, toujours en s'embrassant et en se frottant l'un à l'autre, puis sortent. Elle prend une serviette pour le sécher, pour enlever toute l'eau qui recouvre Paul. Une fois terminé il prend à son tour une serviette pour faire de même sur le corps magnifique de Danielle. Elle l'arrête, sans prévenir, pour lui dire quelque chose d'important.
- Allez, debout, tu vas être en retard !
Paul ouvre les yeux. Il est dans son lit, sous sa couette, et voit sa mère la tête penchée vers lui, prête à le secouer.
- Tu rêvais de quoi, si ce n'est pas indiscret, pour avoir autant de mal à sortir de ton rêve ?
- J'essuie Danielle...
- Non, tu es Paul ! Toute tentative de simulation de maladie mentale pour ne pas aller en cours ne fonctionnera pas aujourd'hui, surtout à quelques semaines du bac. Allez, debout, tu dois partir dans moins d'une heure.
Elle sort et laisse le jeune homme frustré d'avoir été sorti de son rêve trop tôt. Paul, qui a fêté ses dix-huit ans cinq jours plus tôt, est en terminale et est censé préparer rigoureusement son baccalauréat. Mais il préfère de loin aller dans des bars jouer au poker : il est très bon et sûr de lui à ce jeu, gagne quasiment tout le temps, et vu que physiquement il fait plus vieux que son âge, personne ne s'est jamais posé de question sur sa légitimité à jouer à des jeux d'argent. Il emploie divers stratagèmes auprès de sa mère, plus ou moins crédibles, pour ne pas aller en cours et pouvoir faire ce qui l'intéresse. Paul bascule sur le côté de son lit, se redresse et retire sa couette : complètement nu, il a toujours cette forte érection qui le prend, et ressent une frustration de ne pas avoir pu aller jusqu'au bout de son rêve. Il commence à se masturber tout en tentant d'imaginer la suite. C'est brouillon, pas aussi excitant que ce qu'il pourrait espérer, mais les mouvements rapides de son poignet réalisent un travail suffisant. Au bout de quelques minutes, alors qu'il est sur le point de jouir, que ça devient de plus en plus compliqué de se retenir, il cherche des mouchoirs dans sa chambre. Il n'y en a aucun. Il sort rapidement, se retenir devient de plus en plus difficile, pour se soulager aux toilettes. Elles sont occupées par sa mère. Il va donc dans la salle de bain et éjacule dans la douche. Ce n'est pas la fin parfaite mais au moins il se sent bien, il a les yeux fermés et affiche un grand sourire. Il réouvre les yeux et se tourne vers la gauche. Il aperçoit, à travers la fenêtre, sa voisine qui le regarde la bouche grande ouverte et l'air choqué : Paul panique, attrape la première serviette qu'il trouve pour cacher sa nudité et tombe lourdement au sol. La fille qui l'a vu dans ce moment gênant n'est autre que Danielle, la voisine dont il est amoureux. Enfin, amoureux, c'est une question de point de vue : il a le béguin pour elle, une attirance qui dure depuis maintenant une semaine ; et vu qu'il n'a jamais eu si longtemps quelqu'un en tête, Paul s'imagine que c'est la femme de sa vie. Elle est dans la même classe que lui, va fêter son anniversaire deux jours plus tard, et il espère deux choses : d'une part pouvoir se faire inviter, et d'autre part sortir avec elle. Mais bon, pour arriver à tout ça il faut commencer par aller lui parler, et c'est un exercice qui lui fait extrêmement peur. Il n'a jamais eu de petite amie auparavant, et ne sait pas du tout comment se rendre intéressant auprès d'une personne qui lui plaît. Il se relève au bout de quelques secondes et jette un coup d'œil pour voir si elle est encore là. Oui, elle observe toujours la fenêtre de sa salle de bain. Paul lui fait un sourire en levant une main : Danielle lève les yeux en l'air et s'en va. Il ferme les rideaux puis prend sa douche, s'habille, se brosse les dents, prend son sac à dos dans sa chambre et descend dans le salon. Sa mère est au téléphone. Il veut lui dire au revoir, mais elle est trop absorbée par son appel. Alors il sort de la maison et, en s'engageant dans la rue, tombe face à Danielle qui va également en cours.
- Salut Danielle. Pour tout à l'heure, heu...
- Tu vas me dire que tu avais oublié de fermer les rideaux, et que ta copine était accroupie dans la salle de bain ?
- Non, je n'ai pas de copine, juste...
- Quoi ? Ta mère alors ?
- T'es folle ? Non, j'ai une bonne excuse en fait, c'est que... heu...
- Paul, reviens tout de suite, tu as oublié ta carte de cantine !
Sa mère l'appelle en faisant de grands gestes, en agitant dans sa main la carte oubliée par Paul.
- Je ne sais même pas si j'ai envie de savoir en fait. Allez, bye.
Danielle le laisse sur place et s'en va au lycée. Déçu de ne pas avoir réussi à trouver une excuse, de ne pas avoir trouvé des mots pour ne pas paraître maladroit et idiot, il se dépêche de récupérer sa carte auprès de sa mère et se remet en route pour les cours, frustré. Sa montre indique huit heures et quarante-neuf minutes, en ce jeudi vingt-sept avril deux-mille-vingt-deux : il est un peu en retard, il accélère le pas pour arriver dans les temps. Alors qu'il est à mi-chemin il se rend compte que Danielle n'est pas loin devant, elle attend au niveau d'un feu tricolore. Il ralentit son allure, essayant de trouver ce qu'il pourrait lui dire pour justifier ce qui s'est déroulé dans la salle de bain. C'est bon, il est à peu près sûr de lui : il avance jusqu'à arriver à sa hauteur, juste derrière elle, tout en levant un doigt en l'air. Alors qu'il est sur le point de commencer son explication, elle reprend sa marche et traverse : le feu vient de passer au rouge et le passage piéton est empruntable. Il s'apprête à traverser, pour la rattraper, quand une vieille femme attrape Paul par le bras.
- Excuse-moi, jeune homme, puis-je t'embêter ?
- C'est-à-dire que... heu...
- Qu'es-tu en train de faire ?
- Je suis Danielle, en fait, et...
- Moi c'est Mireille, enchantée. J'ai vraiment besoin de toi s'il te plaît.
- C'est-à-dire ?
- Je viens de sortir du magasin avec ces deux gros sacs, mais ils sont très lourds et je n'ai pas la force de les porter. Peux-tu m'accompagner et les porter jusque chez moi, s'il te plaît, jeune homme ?
- Hum... d'accord.
Paul a bon cœur, et ne refuse jamais de rendre service quand il le peut. Il prend les deux sacs, qui sont effectivement très lourds, et suit la vieille femme. Ils arrivent au pied de son immeuble, qui se trouve en face du collège : c'est parfait, il n'a qu'à déposer les affaires de la dame et se rendre en cours dans la foulée. Ils montent, en ascenseur, jusqu'au cinquième et dernier étage. Mireille ouvre la porte et invite Paul à poser les sacs dans la cuisine.
- Puis-je t'offrir un verre de jus de pommes pour te remercier ?
- Avec plaisir, merci.
- J'arrive tout de suite, va te poser dans le salon.
Il quitte la cuisine pour aller dans une grande salle à manger, dont l'ambiance est des plus étrange : sur les murs des dizaines de cadres, des photos et des peintures, ne représentant que des pénis en érection. Les endroits sur lesquels les murs ne contiennent pas de tableaux sont parsemés d'étagères sur lesquelles sont disposés divers objets, notamment un magnifique globe en bois : en le regardant de plus près Paul s'aperçoit que, au lieu des continents classiques, sont représentées en surface des formes de pénis plus ou moins grandes. Cette vieille femme a assurément un goût des plus surprenants pour la décoration, ou alors elle a une adoration incroyable pour cette partie de l'anatomie masculine. Sur la table, au centre de la pièce, se trouve un tapis vert sur lequel sont posé beaucoup de jetons et un jeu de cartes.
- Et voici ton verre, jeune homme. À mon âge je ne reçois plus beaucoup de visites, je suis heureuse de t'accueillir chez moi.
- Quel âge avez-vous ?
- J'ai quatre-vingt-dix-neuf ans, et toi ?
- Dix-huit ans.
- Et tu sais jouer au poker ?
En prononçant ces dernières paroles elle montre, d'un geste de la main, le jeu de cartes sur la table. Il répond par la positive, en annonçant que c'est un jeu pour lequel il est très doué.
Ravie par cette réponse, elle lui propose de faire une partie avec elle : un capital de départ, pas de possibilité de se recave, et une récompense pour le vainqueur. Si Paul gagne, il empoche deux mille euros. Si la vieille femme remporte la partie, alors il doit lui accorder une faveur. Plutôt sûr de lui, et étant ravi d'avoir une solution pour éviter d'aller en cours, il s'empresse d'accepter. Il pose son sac et sa veste, et s'installe à table. Ils se répartissent les jetons, la vieille femme place un paquet de billets sur la table, puis mélange et distribue les cartes. La partie dure depuis un certain moment maintenant, tellement longtemps qu'ils ont mangé ensemble un repas commandé et payé par Paul, et livré par un restaurant qui se trouve en centre-ville. Sur les coups de seize heures ils sont toujours au coude à coude : la veille femme a une légère avance au niveau des jetons, mais pas de quoi menacer le jeu homme. Paul est surpris et un peu agacé de ne pas avoir réussi à plier la partie plus vite, de ne pas avoir remporté la victoire plus tôt : il est bientôt l'heure de la fin des cours, et il espère faire le trajet de retour avec Danielle pour lui parler. Mireille distribue de nouvelles cartes : Paul, après avoir vu son jeu, fait un grand sourire.
- Allez, tapis. Je ne pense pas pouvoir perdre avec cette main.
- Tu es trop sûr de toi, jeune homme, ça te perdra. Je suis !
Ils révèlent tous les deux leurs mains, et ils possèdent chacun une paire : Paul une paire de rois, Mireille une paire de dames. Elle retourne les trois premières cartes, le « flop », rien de concluant. La quatrième, la « turn », n'apporte rien de plus à la partie. Paul a de grandes chances de gagner, de réduire les jetons de son adversaire à quasiment rien et assurer la victoire. Mais la cinquième et dernière carte retournée, la « river », est une dame. Paul perd ainsi la partie, un fait rare car ça ne lui est pas arrivé depuis un long moment, et il ressent une grande frustration monter en lui.
- Et bien, jeune homme, j'ai gagné ! Tu vas devoir accepter ma faveur.
- Est-ce quelque chose qui va durer longtemps ?
- Non, je te rassure : je pense qu'en dix minutes on aura terminé. Je reviens tout de suite.
Elle sort du salon et revient, quelques secondes plus tard, avec un étrange objet : il s'agit d'un sex-toy de couleur rouge.
- J'ai une grande frustration dans ma vie. Demain je vais avoir cent ans, et dans ma vie je n'ai réussi à faire jouir que quatre-vingt-dix-neuf hommes : j'aimerais que tu sois le centième, je te trouve très mignon.
- Je ne veux pas vous manquer de respect, madame, mais je ne pense pas pouvoir avoir une super érection avec vous.
- Tu n'auras qu'à penser à une autre femme. Je te pratiquerai une fellation et te caresserai, pendant que tu auras tes pensées vers cette autre, sûrement plus à ton goût. Tu penses que c'est possible ?
- Je ne sais pas. On peut essayer...
- Super !
Cette vieille femme ne lui plaît pas du tout, et il ne ressent pas spécialement de désir à se faire toucher par elle. Cependant il se dit que cette première expérience sexuelle est l'occasion de ne plus être totalement vierge, et que ça peut être agréable sur un malentendu.
- Tu préfères qu'on se pose dans le canapé, ou ailleurs ?
- Mettez-vous dans ce fauteuil, je resterai debout à côté de vous ?
- Faut que tu sois agréablement posé, quand même ?
- Ne vous inquiétez pas, ça ira pour moi.
Mireille s'assied dans son fauteuil, collé au mur, pendant que Paul se positionne sur sa droite. Il enlève sa ceinture, déboutonne son pantalon et le retire avec son caleçon en même temps : apparait un petit sexe, en partie caché par une masse de poils. Il est certain que Paul ne ressent rien à ce moment-là, pas la moindre vibration : Mireille est même perplexe à la vision de l'entre-jambes de son invité.
- J'avoue que ça fait longtemps, je ne me souvenais pas que les sexes d'hommes étaient si petits. Comme quoi la télévision grossit énormément !
- Non mais là, madame, je suis au repos. Il faut que je pense à quelque chose pour me concentrer.
- Veux-tu que je mette une vidéo ? Ou un magasine peut-être ?
- Hum... ça va aller, je vais penser à une copine que je trouve belle.
- Comme tu veux ! Au fait, tu veux finir ton verre de jus de pomme ?
- Non merci, ça ira.
Après avoir retiré son dentier, qu'elle glisse dans le verre de jus de pommes, ainsi que sa culotte, Mireille se touche le vagin avec son sex-toy qu'elle tient de sa main gauche, et de sa main droite elle prend le pénis de Paul et le caresse. Lui, de son coté, ferme les yeux et tente de se remémorer son rêve, cette douche avec Danielle. Il essaie de se replonger dans ce souvenir, les corps entremêlés, et alors qu'il se voit embrasser le cou de sa voisine il sent l'érection monter. Les caresses sur son pénis aident grandement. Alors que son sexe grandit, en même temps que son désir et son plaisir, il a totalement oublié qui est la personne qui le masturbe. Mireille s'excite de plus en plus sur son fauteuil.
- Vas-y, Daniel, fais-moi plaisir, fais-moi jouir !
- Je pensais la même chose !
Mireille lui pratique une fellation et, à sa grande surprise, Paul trouve ça très agréable. C'est même encore mieux que dans son rêve. Dans son esprit il se replonge dans le scénario interrompu trop tôt le matin même, sous la douche avec Danielle, et ressent le même plaisir et les mêmes frissons que peu de temps avant de se réveiller. Cette fois rien ne s'arrête, rien ne le déconcentre, et il espère bien évidemment pouvoir aller au bout de ce rêve, de ce phantasme. Cependant c'est tellement excitant, tellement intense, qu'au bout d'à peine deux minutes il est déjà sur le point de jouir.
- Madame, je vais venir...
- Vas-y, mon joli, donne-moi tout ce que tu as !
- Vous avez des mouchoirs ?
- Pas besoin, ne t'inquiètes pas.
Elle respire vite et fort, comme Paul, le sex-toy complètement plongé dans son vagin, et pousse des petits gémissements de plaisir. Elle se recule et montre au jeune homme un énorme sourire. Paul entraperçoit cette bouche sans dents, ça le dégoûte sur le coup, mais c'est trop tard pour s'en préoccuper et revenir en arrière.
- Haaaaa...
Tout à coup Paul éjacule et son sperme sort si vite, si fort, qu'il n'en contrôle pas la puissance et la trajectoire : ça va heurter le globe en bois qui, trop près du bord, bascule et tombe. Il est sous l'émotion d'avoir jouit, et ne peut esquisser la moindre réaction au drame qui s'en suit : le globe tombe et s'écrase lourdement sur la tête de Mireille, qui s'effondre et s'affale dans le fauteuil sous le choc. Le globe finit sa dégringolade en roulant au sol, en laissant des traces rouges : la vieille femme saigne de la tête. Sans réfléchir, apeuré par ce qui vient de se passer, Paul va dans la cuisine chercher de quoi essuyer le sang et stopper l'hémorragie. Son pénis est encore à moitié dur, un filet de sperme coule sur son chemin. Il ne trouve rien dans la cuisine, aucun essuie-tout, aucune serviette. La cuisine donne sur un balcon et on peut y voir, au bout, une porte qui donne très certainement sur une petite remise : il s'empresse d'y aller jeter un coup d'œil. Il y trouve effectivement différents rouleaux d'essuie-tout, et en prend un. Paul referme la porte de la remise et, alors qu'il est sur le point de rentrer dans la cuisine, il entend des cris et des rires. Il baisse la tête : il voit énormément de personnes, des lycéens, qui le montrent du doigt et qui le prennent en photo avec leurs téléphones. Au milieu de cette foule il reconnait Danielle, qui tient sur son visage la même expression que lorsqu'elle l'a surpris dans sa salle de bain ce matin. Il rentre dans la cuisine rapidement, retourne dans le salon et pose l'essuie-tout sur la table. Cette fois ça va être encore plus compliqué de se justifier auprès de la fille dont il est amoureux, il ne sait absolument pas ce qu'il peut inventer pour la persuader qu'il n'est pas un pervers. Ne pensant qu'à elle, il remet son caleçon, son pantalon, sa veste et reprend son sac. Il prend deux billets sur la table, pour se rembourser la moitié du repas qu'il a payé le midi, et repose le reste de l'argent sur les genoux de Mireille. Paul détache des feuilles d'essuie-tout, en dépose sur la tête de Mireille et sur le sol, à l'endroit où le globe a roulé et laissé une trainée de sang. Il se dépêche de partir pour suivre Danielle, pour tenter de la rattraper et se justifier auprès d'elle.