Réforme des retraites : acte totalitaire du gouvernement

(Posté le 16/02/2023)
Chère lectrice, cher lecteur,
Alors que le projet de loi du gouvernement est actuellement plus ou moins débattu à l'assemblée nationale, au milieu de diverses suspensions de séances, je souhaite réaliser avec vous un point sur cette réforme : aussi sur la forme que sur le fond, elle n'est pas bonne à réaliser, notamment au niveau de l'époque à laquelle elle est proposée, et que les politiques semblent de plus en plus déconnectés de la vie réelle.
J'ai réfléchi et pesé mes mots concernant la dénomination de « totalitaire » pour définir le gouvernement actuel, et je pense qu'il est parfait. Mais le gouvernement ne porte pas seul le poids de cette réforme que nous devons urgemment combattre, l'ensemble du corps politique actuel est complice de cet acte criminel qui va faire du mal à la vie des français, la nôtre, et celle de nos enfants. Dans un premier temps, parlons du contexte social dans lequel cette réforme est proposée.
Deux tiers des français sont opposés à la réforme des retraites d'après un sondage du jour, 67%, on peut donc incontestablement annoncer que le gouvernement est impopulaire actuellement, et tente de passer une loi qui est rejetée massivement par l'opinion publique. Quand on ajoute, à cette information, que 38.5% des inscrits sur les listes électorales ont voté Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle de 2022, on se rend compte que notre président va à l'encontre de certains de ses partisans (je considère que si on vote pour quelqu'un, même si c'est pour bloquer quelqu'un d'autre, on devient par ce fait son soutien). Donc notre président va à l'encontre de la volonté de la majorité de son peuple.
Cette réforme, impopulaire, tombe en ce début d'année 2023 alors que le climat social, davantage pour les plus modestes revenus, est des plus compliqué. Il y a eu la COVID-19, qui nous a plongé dans un état de guerre avec des confinements, ainsi qu'un appel à la soumission des citoyens par l'intermédiaire du masque et de la vaccination, dont nous essayons de nous remettre (mais tant que les soignants non vaccinés ne sont pas réintégrés, notre pays est toujours en état de crise). Et maintenant qu'une partie de la population peut espérer retrouver une vie normale, l'inflation fait mal au portefeuille et au mode de vie des français : cette inflation, ressentie en France, est la cause de la volonté, de notre gouvernement, de réduire petit à petit la souveraineté nationale au profit de l'Europe : l'ouverture du marché de l'énergie aux prestataires privés, et obliger EDF à vendre à ses concurrents à prix fixe, a été le déclencheur de notre déclin. Suite à ça, entre autres, l'État demande au peuple de faire des efforts, au niveau de la consommation de l'énergie, et les prix alimentaires sont en hausse.
Le peuple français a faim, le peuple français a froid, et on lui annonce qu'il devra travailler plus longtemps pour assurer le financement des retraites et tenter d'assurer la pérennité économique du pays : bien évidemment ça ne passe pas. On a l'impression qu'on demande uniquement au peuple de faire des efforts.
Oui, cette impression est légitime, surtout quand on fait un bilan sur le premier quinquennat d'Emmanuel Macron et sur le gouvernement actuel. Car si on regarde les économies qu'on doit réaliser, il faut rester lucide et ouvrir les yeux sur des dépenses qui sont pour la plupart scandaleuses.
Le premier scandale, qui démontre la perte d'autonomie de la France dans sa gestion et qui la remet à l'étranger, est l'emploi du gouvernement auprès de cabinets de conseils, notamment McKinsey. Ce cabinet de conseil américain, qui ne paie aucun impôt en France, a reçu plus de deux milliards d'euros en quatre ans. On paie (car l'argent de l'état, c'est l'argent de tous les français) un prestataire étranger pour réformer la France, et la déconstruire petit à petit (peut-on parler dans ce cas d'un détournement organisé de l'argent public ? Je vous laisse choisir, mais je pense que oui : considérer que nous n'avons aucun savoir-faire en France pour se réformer et qu'on doit faire appel à l'étranger est une insulte et inaudible).
Ensuite le gouvernement Borne est le plus cher de la 5ème République, avec 31 ministres, 10 secrétaires d'État, et 565 conseillers.
Enfin nous envoyons des millions à l'Ukraine, ainsi que d'autres pays qui connaissent des crises, sans penser aux plus modestes chez nous. De plus, un exemple qui est resté dans la mémoire de certains, l'aller-retour en avion Falcon de Jean Castex pour aller voter, au premier tour des dernières présidentielles, est typique d'une politique qui dépense sans compter dans certains cas.
Chercher à améliorer et optimiser les dépenses publiques seraient de bon ton, avant d'avancer cette réforme des retraites. L'injustice est notamment dans ce point. Le gouvernement devrait faire attention à ses dépenses à l'euro près, comme beaucoup de français au quotidien, pour montrer qu'il est sérieux et préventif envers ses citoyens. L'ensemble des dépenses publiques, notamment les budgets alloués, devraient être mieux maîtrisées. Et pour se faire, il n'y a pas énormément de solutions : le gouvernement doit se restreindre au mieux pour coûter le moins cher possible, faire la guerre et la chasse aux profiteurs du système (certaines personnes ont besoin d'aides sociales, assurément, mais trop de personnes en profitent en réalisant de fausses déclarations, notamment, et coûtent cher à la France), et avoir une politique ferme et restrictive concernant l'immigration clandestine (nous avons des associations qui se battent pour que les personnes venant illégalement sur notre territoire, métropolitain ou outre-mer, puisse percevoir des prestations sociales et « bien vivre » alors que nous avons trop de personnes qui sont dans la rue, qui sont en fin de mois dès le 5 du mois : privilégions la compassion et les aides aux français, quelle que soit leur religion, leur couleur de peau, qui en ont urgemment besoin, et nous pourrons à nouveau aider le monde quand nous serons capable d'apporter une situation acceptable à l'ensemble de nos citoyens).
Vu tout ce qui a été exposé jusqu'à maintenant, il est certain qu'une réforme des retraites ne peut être envisagée sans avoir fait des efforts dans beaucoup d'autres domaines au préalable. Mais, au-delà de ces dépenses publiques à résoudre, le soulèvement des français contre la réforme est également le combat d'une génération qui se sent lésée.
Une génération qui se sent lésée car on lui demande de « réparer » les manquements des générations précédentes (notamment sur le plan écologique), et parce qu'elle voit tous les acquis sociaux obtenus par leurs ainés disparaître, petit à petit. Notons qu'en parlant de ces manquements des générations précédentes, je ne pointe pas du doigt les citoyens mais nos politiques qui ont fait des choix).
La plupart des gens ont entendu leurs parents dire au moins une fois « c'était mieux avant », et la génération qui en est environ à la moitié de sa vie professionnelle, aujourd'hui, se le dit aussi (sur des sujets divers et variés comme l'éducation, l'impact de la technologie, ou encore le coût de la vie). C'est symptomatique de l'écart grandissant entre la vie des actifs, et la vision politique de ces actifs (même si les personnalités politiques sont des citoyens actifs, je les place dans un autre cadre).
Et vu le constat de cette génération, qui a entre trente et cinquante ans, il semble plus que probable que la génération suivante, quand elle aura atteint le même stade, sera dans une certaine nostalgie, et une certaine révolte du système (qui devra, possiblement, davantage augmenter le temps de cotisation selon l'évolution de la démographie française et des dépenses publiques).
Une situation difficile à accepter, mais qui est tout de même comprise.
Les citoyens sont conscients que l'espérance de vie augmente, et donc qu'il y a de plus en plus de retraités à financer : nous devons assurer une bonne vie à nos parents, à nos grands-parents, qui ont eu une belle et longue carrière, et méritent une retraite digne. Cependant, et nous tombons maintenant dans un combat (qui ne semble pas près d'être résolu) entre le temps de la vie et le temps de l'économie, la réforme du gouvernement demande davantage de sacrifice, d'efforts, sans contrepartie. Ainsi, et je pense notamment aux actifs qui en sont à peu près à la moitié de leur carrière, les règles changent en cours de route.
Le temps de l'économie impose cette réforme vu le nombre de retraités à venir, anticipés, et le manque d'actifs qui paieront leurs retraites. Il faut prévoir l'avenir, pour éviter des catastrophes et s'assurer du financement du pays dans son intégralité, pour éviter d'accentuer le déficit public et s'assurer des aides financières apportées de l'extérieur.
Le temps de la vie, lui, met en avant le quotidien et se projette à court terme. Et il est clairement mauvais en ce début d'année 2023, avec l'inflation sur l'énergie et donc les matières premières : quand on nous annonce, en plus, qu'il faut s'attendre encore à des hausses de prix, il est davantage difficile de se projeter sur du long terme.
La vie était moins chère avant, c'est un fait incontestable, et le passage à la monnaie européenne avait déjà amorcé une augmentation générale des prix.
Vingt ans c'est beaucoup à l'échelle d'une vie, mais pas à l'échelle économique.
(Olivier Dussopt sur CNEWS, 16/02/23)
Donc pour les actifs qui en sont à peu près à la moitié de leur carrière, les règles changent : il faut travailler plus, cotiser davantage, pour permettre à l'État de ne pas tomber dans une faillite catastrophique et sans précédent (dixit Gabriel Attal, ministre de l'Action et des Comptes publics). Il faut allonger le temps de travail pour assurer notre retraite. Mais notre temps de travail, qui est pris sur notre temps de vie, ne prend pas en compte la pénibilité de la vie et du travail que nous réalisons.
Il faut notamment différencier les métiers « passion » et les métiers « raison » notamment. Dans le premier cas, à première vue, il ne semble pas y avoir de souci à allonger l'âge de départ à la retraite : les personnes réalisent pleinement leur vie à travers ce métier. Pourtant certains métiers « passion » sont épuisants, aussi bien sur le plan physique que psychologique, et donc d'un point de vue humain il est difficile d'accepter de le prolonger.
Dans le second cas, les personnes travaillent pour être actives au sein de la société, payer leurs factures et vivre au quotidien, et donc ont hâte qu'elle s'arrête. Dans les deux cas de figure, un allongement du temps de travail ne semble donc pas envisageable : la défense des droits humain, notamment sur le sujet de la pénibilité de la vie, ne peut pas tolérer une telle réforme. En tout cas pas sans contreparties qui permettent un bon temps de vie.
Et cette contrepartie, ce compromis, ne semble pas être dans les plans de notre gouvernement, hélas : déjà qu'il ne semble pas totalement au fait de sa réforme, difficile d'avoir des propositions complémentaires.
Nous sommes dans une réforme des retraites d'une complexité sans nom.
(Olivier Dussopt sur CNEWS, 16/02/23)
Oui, le gouvernement semble nous avoir apporté une réforme réalisée à la va-vite, pour répondre à une urgence, mais incomplète : il y a plusieurs points sur lesquels le flou est total, ce qui explique pourquoi les citoyens s'y opposent.
Pour les carrières longues, déjà, qu'en est-il ? Pour les personnes ayant commencé à travailler entre 14 et 20 ans, il y a des fluctuations illogiques concernant la durée de cotisation (parfois 44, parfois 43). Pour la revalorisation minimale à 1200€, elle n'est finalement pas pour tout le monde, et ne concernerait qu'une petite partie des retraites.
Chaque texte du projet de loi semble ajusté de jour en jour, en fonction des concessions que le gouvernement veut réaliser auprès du groupe Les Républicains pour les rallier à leur projet. Mais c'est tout, car les différents mouvements sociaux, les différentes manifestations, ne semblent pas intéresser nos dirigeants qui sont fermement décidés à la réforme des retraites.
Nous sommes en plein dans le fameux « quoi qu'il en coûte » d'Emmanuel Macron. Mais ce « quoi qu'il en coûte » n'est pas gagnant pour la population française, malheureusement. Le peuple l'a bien compris. Et, qui plus est, le peuple n'est plus dupe et n'écoute plus les mensonges, souvent honteux, que le gouvernement actuel nous annonce régulièrement.
Les mensonges, aujourd'hui autour de la réforme des retraites, est une récidive de notre président, de notre gouvernement : ne soyons pas naïfs, éveillons-nous et révoltons-nous !
En 2019, lors d'une conférence de presse le 25 avril, le président nous annonçait qu'il était « hypocrite » de reporter l'âge légal de la retraite à 64 ans, et que c'était contre ses engagements. La crise de la COVID-19 est passée par là, entre-temps, et a ruiné notre pays, au point que cette réforme s'impose maintenant ?
D'ailleurs, lors de cette crise, notre gouvernement a constamment avancé à l'aveugle en se référant aux choix de ses cabinets de conseils, plutôt qu'à l'avis (alors divisé) des médecins, et d'imposer au fur et à mesure des chaînes aux libertés françaises, pour protéger notre population dans cette pandémie mondiale. On ne nous annonçait pas de masque, jusqu'à ce qu'il devienne obligatoire, des confinements qui ont eu plus d'effets négatifs que positifs sur la santé des gens, et une vaccination imposée (il a été un moment question de ne pas pouvoir exercer sans pass sanitaire, quel que soit son métier, puis cette obligation scandaleuse a été réduite aux soignants). Lors de ces années de crise, le gouvernement a dépensé sans regarder les factures, et joué avec notre santé.
Dans ce contexte, il est difficile de croire que cette réforme des retraites sera positive à long terme. Et avant de l'envisager, il y a beaucoup de choses à réparer, à réfléchir, à anticiper : malheureusement, au niveau de l'assemblée nationale, du sénat, les querelles ne sont que façades et la couverture commune est de mise.
Oui, je n'ai aucune confiance en la classe politique actuelle, qu'elle soit de gauche ou de droite.
Quand on sait qu'au plus tôt, à partir de 62 ans, un député qui a fait un mandat de 5 ans a automatiquement le droit à une pension de quasiment 700€ par mois. On se dit que nous sommes dans un autre monde, le peuple et eux, et qu'à la finale ils peuvent se diviser sur n'importe quel sujet, sur n'importe quelle loi, mais auront toujours un but commun : préserver leurs droits et leur retraite, qui leur donne un statut de privilégié en France.
De ce fait j'ai une énorme méfiance vis-à-vis des élus qui répètent « défendre le peuple et ses intérêts », car si leurs intentions sont pures avant d'accéder à leur fonction, la connaissance de leurs avantages, une fois élus, les fait entrer dans le rang et les incite à protéger leur statut.
Ce n'est que de la pure spéculation, je peux avoir tort sur ce point : ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il faut que nos élites réfléchissent à l'ensemble du peuple, la classe populaire, les chefs des petites entreprises, pour que leur réforme soit la moins injuste.
Ainsi, avant de lancer cette réforme des retraites, il y a plusieurs points sur lesquels il faut impérativement trouver des réponses, et des solutions :
- l'égalité salariale entre les hommes et les femmes,
- bien définir la pénibilité de certains métiers (et pourquoi pas déclarer certains métiers spécifiques aux séniors),
- réfléchir à un quota de séniors pour les entreprises à partir d'une certaine taille, ainsi que dans la fonction publique,
- revoir les pensions d'invalidité (notamment pour les personnes proches de l'âge de la retraite mais trop abîmées par leur travail tout au long de leur vie),
- annuler certains régimes spéciaux de retraites, notamment celui des parlementaires,
- réduire au maximum les dépenses publiques,
- faire la chasse aux profiteurs d'allocations,
- stopper l'immigration clandestine,
- sortir de certains contrats européens qui mettent la France à genoux,
- redéployer notre énergie nucléaire et récupérer une rente française dessus,
- stopper l'énorme processus d'artificialisation des sols en France, et redonner un nouveau souffle à l'agriculture française.
Il y a très certainement beaucoup d'autres idées à développer, d'autres justices à rétablir, mais nous avons déjà une base assez grande (et assez longue à mettre en place) avant d'envisager de récupérer de l'argent sur notre travail, sur notre dos.