49.3

17/03/2023

(Posté le 17/03/2023)


Chère lectrice, cher lecteur,


Bien le bonjour. Enfin, peut-on vraiment annoncer que c'est un bon jour ? Pour ma part, non : depuis hier, les bras m'en tombent ! Alors que le gouvernement avait annoncé qu'il n'aurait pas recours à l'article 49.3 pour faire passer leur réforme des retraites, parce que tout le monde attendait un vote, une prise de décision, de la part de tous les députés en leur âme et conscience, finalement la première ministre a déclenché l'article 49.3 pour engager la responsabilité du gouvernement sur ce texte de loi. Une trahison légitime ressentie par le peuple, assurément, mais il n'est que la suite logique d'un projet pas assez travaillé, d'oppositions qui n'ont pas fait leur travail, et d'un exécutif qui espère, encore une fois, la division du pouvoir législatif pour imposer ses choix. Faisons déjà un point sur cette réforme des retraites.


Elle a été amenée par le gouvernement à l'Assemblée Nationale, comme le veut le système démocratique. Face à un nombre incroyable d'amendements, notamment de la part de LFI (La France Insoumise), pour simplement faire de l'obstruction parlementaire, le gouvernement a activé l'article 47.1 de la constitution, qui permet de réduire le délai de débats au sein du Parlement, pour ensuite l'envoyer au Sénat. Le Sénat, qui est majoritairement de droite, a commencé à étudier les différents points du texte, à modifier certains articles, jusqu'à ce que le gouvernement active le 44.3 : celui-ci permet un vote bloqué sur plusieurs articles, non modifiables, à accepter ou pas par les sénateurs. Ainsi l'article qui concerne, notamment, l'âge légal de départ à la retraite a été noyé au milieu d'autres, pour passer plus facilement et ne pas subir un vote possiblement contesté, ou une modification. Enfin, de retour à l'Assemblée Nationale pour un vote officiel, le gouvernement a alors activé hier l'article 49.3, car il n'avait pas la certitude d'avoir la majorité : LR (Les Républicains) sont divisés et n'apportent pas une totale garantie au gouvernement, et même au sein de la majorité, des tensions existent entre Renaissance et Horizon, ce qui réduit grandement la majorité sur un vote. Cette défaillance incroyable de la démocratie, dans notre pays, est un échec à mettre sur le dos des trois pouvoirs qui la composent : l'exécutif, le législatif et le judiciaire.


Le pouvoir judiciaire est responsable car, à aucun moment, il n'a su, ou pu, arrêter l'exécutif qui est allé trop loin dans l'utilisation des textes légaux. Certes les articles 47.1, 44.3 et 49.3 sont tous autorisés par la constitution, ils ne sont pas antidémocratiques, mais leur succession, qui est une manœuvre claire d'un passage en force d'une loi qui est, de toute évidence, rejetée par la majorité des français, est une utilisation autoritaire des droits démocratiques. Le fait que le ministre de la justice et garde des sceaux, autorité sur le pouvoir judiciaire, soit un membre affirmé et totalement acquis au pouvoir exécutif, montre le manque d'indépendance du pouvoir judiciaire, et son incapacité à pouvoir faire valoir son poids face à l'exécutif. Le pouvoir judiciaire est également responsable du déni de démocratie de la part du pouvoir législatif : des députés ont déposé des milliers d'amendements pour bloquer le texte de loi, ont refusé de débattre notamment pour faire un point sur toutes les sources de dépenses publiques qui pourraient être réduites (pour compenser cette réforme des retraites qui est une recherche de ressources financières), et se sont contentés de mobiliser les gens dans la rue, à les inciter à la grève, à mettre le pays dans un état de fracture important. Notons, au passage, que les grévistes renoncent à leurs journées de salaire en faisant grève, mais ça n'affecte pas les revenus des députés. De plus, l'extrême gauche incarnée par LFI sait pertinemment que toutes les manifestations, depuis un bon moment, sont malheureusement entachées par des violences et des dégradations de biens publics et privés, de la part de casseur du mouvement « black bloc ». Le pouvoir judiciaire devrait assigner en justice les parlementaires dissidents, qui refusent d'effectuer leur travail et participent à la dégradation de la France, mais malheureusement ce n'est pas le cas : il est contrôlé par l'exécutif, à qui le désordre profite pour pouvoir diriger (on dit que l'union fait la force, donc il est plus facile de mener le pays d'un peuple désuni).

Le pouvoir législatif, lui, est totalement défaillant dans sa mission autour de la réforme des retraites. Entre une gauche qui n'effectue pas son travail, un centre totalement acquis au pouvoir exécutif, et une droite qui ne fait pas de vague, toujours dans l'optique d'embellir son image, en espérant arriver au pouvoir un jour, ce pouvoir est aujourd'hui quasiment mort. De plus, la volonté permanente de LFI à ne pas vouloir dialoguer, et donc ne pas vouloir travailler, avec le RN (Rassemblement National), est une chose inacceptable : d'une part parce que, quand on effectue un travail, on ne choisit pas ses collègues (qui ont été, au passage, élus par le peuple), et d'autre part ils montrent qu'ils ne sont prêts à aucun compromis dans l'intérêt des français. On ne peut pas accepter que des députés n'agissent pas dans l'intérêt des citoyens, c'est antidémocratique et inconcevable ! Ainsi, le pouvoir législatif a été défaillant vis-à-vis de l'exécutif, car il n'a pas su travailler à trouver des solutions, des compromis, pour alléger cette réforme des retraites, et mettre le pouvoir exécutif face à ses dépenses inutiles, pour lui enlever sa légitimité. Vis-à-vis du pouvoir judiciaire, le législatif est bien évidemment coupable, ces dernières années, de ne lui avoir donné aucune ressource, aucune loi qui lui permettrait de barrer l'exécutif en cas de coup de force, et de pouvoir faire valoir son indépendance de l'exécutif en toute sérénité.

Le pouvoir exécutif, lui, est coupable ! Coupable de mépriser la démocratie, en utilisant différents recours légaux pour passer en force, coupable de ne pas se remettre en question, concernant certains choix de dépenses publiques, et bien évidemment coupable de se satisfaire entièrement de l'avis du président, et que chacun de ses membres n'ait pas la liberté de l'intégrité intellectuelle de faire la part de ce qui est moralement acceptable, ou pas. C'est une tendance de ces dernières années, et on le voit davantage sous la présidence d'Emmanuel Macron : les ministres sont des soldats au service d'une idéologie, d'un programme, et ne semblent pas avoir le recul et l'humanité pour, parfois, s'opposer, ou faire des propositions qui vont véritablement en faveur du pays et du peuple. Est-ce la place au sein de ce pouvoir exécutif, fragile, qu'ils veulent à tout prix conserver ? Sont-ils grassement rémunérés pour mettre de côté leurs idées qui peuvent parfois s'opposer ? Ou alors sont-ils conditionnés à obéir à un pouvoir en place, et à une fidélité infaillible ? Quelle que soit la raison, ce pouvoir exécutif est clairement trop puissant, et profite d'un désavantage largement en sa faveur, vis-à-vis des deux autres. L'exécutif est responsable de la faiblesse du pouvoir législatif, en tolérant les députés qui n'effectuent pas convenablement leur travail, en tolérant la division qui règne au Parlement, pour pouvoir, au gré de diverses alliances de circonstances, faire passer les lois et les réformes voulues, et barrer celles qu'il refuse. Vis-à-vis du pouvoir judiciaire, l'exécutif le contrôle totalement, les juges ont une portée d'action limitée, et lui donne énormément de mal à punir les éléments, dans la société, qui participent à la désunion du peuple, et qui ainsi font du tort à la démocratie.

Malgré toutes ces défaillances des trois pouvoirs en France, la réforme des retraites a été imposée par la première ministre de l'exécutif, via l'article 49.3 de la constitution. Mais ce n'est pas encore la fin.


Non, ce n'est pas encore la fin, car ce projet de loi n'est pas encore totalement acquis : l'Assemblée doit déposer, puis voter une potentielle motion de censure contre le gouvernement. C'est le dernier recours du pouvoir législatif, celui qui représente pleinement le peuple, contrairement à l'exécutif.

Il est nécessaire, je pense, de rappeler qu'Emmanuel Macron n'a pas été élu par la majorité des français : au second tour de la dernière élection présidentielle, qui a vu 71,99% des français aller voter, il a été élu par 58,55% des votants, soit 38,50% des électeurs français. Sachant que, dans ce pourcentage, beaucoup ont voté pour faire barrage à Marine Le Pen, et non en faveur du président sortant et de son programme, son élection est légale et démocratique sur le papier, certes, mais illégitime au vu du contexte. L'élection législative qui a suivi, qui a mobilisé certes moins de personnes, a permis aux gens de voter pour le parti politique voulu, et n'a donc pas donné, en toute conscience, une majorité absolue au gouvernement.

Cette donnée est bien évidemment la clé de ce qui nous attend, à savoir cette fameuse motion de censure. Ce qui est regrettable, et c'est une information qu'il ne faut absolument pas cacher, c'est que cette motion doive être déposée par un groupe indépendant pour que les députés, qui s'opposent à la réforme des retraites, acceptent de la voter : certains LR ne l'acceptent pas si elle vient du RN ou de la NUPES, et ce dernier groupe parlementaire refuse catégoriquement de la voter si elle vient du RN. Aucun compromis de la part de l'extrême gauche avec celles et ceux qui siègent à l'autre extrémité de l'Assemblée Nationale : une bouffonnerie incroyable, alors que l'avenir du pays est en jeu, alors que le peuple attend de ses représentants qu'ils soient intègres et clairs dans leur choix, vis-à-vis de cette réforme des retraites.

Cette motion de censure doit être déposée dans les 24h suivant le recours au 49.3, par un minimum de 10% des députés, soit 58 membres. Elle va être débattue dans les prochains jours, pour finir sur un vote : cette motion doit être votée à la majorité absolue du parlement pour être validée, soit 289 voix (l'Assemblée Nationale est composée de 577 membres). De ce fait, si certains députés ne se présentent pas au Parlement pour participer au vote de cette motion, ils sont clairement défaillants dans leur exercice de leur fonction, et doivent être exclus impérativement. Si la motion de censure est rejetée, alors la réforme passe, et la vie continue son cours, plus ou moins tranquillement. Cependant, si elle est acceptée par la majorité des députés, alors le projet de loi de la réforme des retraites est rejeté, puis la première ministre doit déposer la démission de son gouvernement, le président doit dissoudre l'Assemblée Nationale, et de nouvelles élections législatives doivent s'effectuer. Et si ces nouvelles élections s'organisent, il est fortement probable qu'une majorité des français se déplace pour voter, pour faire valoir leur choix, et définir la politique des prochaines années.

Mais bon, cette motion de censure qui va très certainement être soumise au vote, est-elle suffisante ?


Clairement : non ! Non, parce que l'équilibre des trois pouvoirs n'est pas équitable, parce que dans notre démocratie en 2023, l'égoïsme et les aspirations de certaines personnes les font aller, par moments, à l'encontre du peuple et de ses intérêts, et donc du bon sens collectif. Ce que je veux, pour ma France, est une remise en cause totale de nos institutions, de les mettre à plat, et de reconstruire une vraie démocratie dans laquelle la France, et ses citoyens, sont réellement gagnants des choix politiques effectués : il faut mettre fin à cette cinquième République, qui est devenue injuste et qui a perdu tout son sens avec un pouvoir de l'exécutif trop accru, et mettre en place une sixième République. Cette sixième République, qui doit se bâtir sur des acquis sociaux et de bonnes choses des républiques précédentes, doit avant tout garantir une égalité non négociable entre les trois pouvoirs.

Ainsi, en premier lieu, l'exécutif reste soumis à l'élection présidentielle, et la composition du gouvernement est décidé par le président, sans tenir compte de l'élection législative.

Ensuite, je souhaite une élection législative non pas par circonscriptions, mais sur un plan national : tous les partis politiques qui recueillent au minimum X% (à définir) lors de cette élection ont accès à l'Assemblée Nationale, et sont tous équitablement représentés : si, par exemple, sept partis politiques acquièrent le minimum de voix requises, alors ils ont chacun le droit d'occuper 1/7ème du Parlement, avec les députés de leurs choix. Cette disposition permet au pouvoir législatif d'être équilibré, pour que chaque groupe puisse participer à l'élaboration des lois sans avoir de majorité déjà acquise, et trouver des compromis et les meilleures solutions qui vont en faveur des français. Si certains députés, ou certains groupes, refusent catégoriquement le dialogue et le travail avec au moins un autre groupe parlementaire, alors ils sont exclus de l'Assemblée Nationale, perdent leur place, et renforcent les autres groupes présents : on ne peut pas, par exemple, constamment diaboliser le RN, faire un bras d'honneur à des millions de votants français qui les ont choisis. Si on part sur cette répartition, le pouvoir législatif conservera toujours son indépendance, et des améliorations seront à effectuer si les oppositions sont constamment plus fortes que les propositions (vote anonyme des députés sur les réformes, et pourquoi pas traduction en justice des députés qui font de l'obstruction parlementaire sans apporter d'argument ou de contre-proposition).

Le pouvoir judiciaire, lui, doit être idéalement dirigé par une personne qui n'est pas de la même mouvance que l'exécutif, et possiblement qui ne se retrouve pas dans les partis présents dans le pouvoir législatif. Cette indépendance est nécessaire pour assurer une neutralité totale de la justice, qui se contente alors d'appliquer les lois et de considérer tous les citoyens à égalité, et de combattre comme il se doit tous les crimes et délits, notamment anticonstitutionnels.

La démocratie, la vraie, passe obligatoirement par un rééquilibrage des pouvoirs, et doit être composée par des personnes qui pensent réellement à l'intérêt du peuple : l'intérêt de la collectivité prévaut toujours sur l'intérêt minoritaire, ou d'une communauté restreinte au détriment d'autres.


Maintenant que cette base est posée, comment faire entendre notre voix, et surtout faire barrage à notre gouvernement qui pense pouvoir agir à sa guise ? Casser et piller des magasins, ou encore brûler des biens personnels comme des voitures, comme on l'a vu ces dernières heures, c'est hors de question : même si l'objectif premier est de faire mal à l'économie, elle affecte davantage les personnes à qui ont détruit leurs biens, plutôt que le gouvernement. Des opérations pacifiques, plus ciblées et plus pertinentes, pourraient être mises en place. On peut, par exemple, bloquer le président à l'Elysée, en empêchant tout véhicule d'en sortir, et faire de même contre les ministères et l'Assemblée Nationale : on filtre les personnes qui veulent sortir, on laisse passer les gens qui y travaillent, mais on empêche les responsables politiques de sortir. Ce genre de pression, bien plus ciblée et possible avec des personnes qui se relaient, serait une prise en otage de nos institutions, qui est largement légitimée par la prise en otage que le gouvernement fait avec la vie des travailleurs, des citoyens. La violence n'est pas voulue, nous ne voulons qu'aucun sang ne coule dans cette opération : l'objectif premier doit être de convaincre les forces de l'ordre de ne pas exécuter automatiquement les ordres qu'ils reçoivent, de faire valoir leur citoyenneté avant leur fonction et leur uniforme, et les inciter à défendre la société française avec nous.

Seul contre l'ensemble du peuple, l'exécutif devra forcément plier.

Le législatif, lui, sera obligé de nous entendre et de nous représenter réellement.

Le judiciaire, lui, doit soutenir le peuple en traduisant en justice l'exécutif et le judiciaire, qui sont cruellement défaillants.


Allons enfants de la patrie,
Le jour de gloire est arrivé,
Contrez-nous de la tyrannie,
L'étendard du peuple est levé,
Entendez-vous dans tous nos territoires,
Ce vent de colère et de révolte,
Il répond à l'autorité du pouvoir,
Qui nous pille de toutes nos récoltes,
Aux armes, citoyens, formez vos bataillons,
Marchons, oui marchons,
Que ce pouvoir injuste, disparaisse de notre nation.

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